Vous écoutez actuellement un extrait du concerto No2 de César Franck.
CESAR FRANCK
César Franck est né à Liège le 10 décembre 1822 et est mort à Paris le 8 novembre 1890. Compositeur français, professeur et organiste d’origine belge, il fut l’une des grandes figures de la vie musicale française durant la deuxième moitié du 19è siècle. Les origines culturelles de Franck ont été sujet à débat. Avant 1830, Liège faisait partie de la Wallonie, sous domination française, qui devait devenir la Belgique. Sa mère était de descendance allemande alors que son père, un commis de bas rang qui était au chômage lors de la naissance de son fils aîné, venait de Gemmenich, près de la frontière allemande. La combinaison d’un talent précoce, d’un parent irresponsable et ambitieux et d’une ère où les prodiges étaient vénérés a conduit, inévitablement, à une enfance et une jeunesse marquées par l’exploitation et sans doute a-t-elle contribuée au retard de la pleine maturité de la création de Franck. En 1830, son père l’inscrit au conservatoire de Liège où il remporte, rapidement, les grands prix pour le solfège (1832) et le piano (classe de Jalheau, 1934). De 1833 à 1835, il étudie l’harmonie sous la direction de Dassoigne, un neveu de Méhul qui a enseigné au conservatoire de Paris. Encouragé par ces succès académiques, son père organise, au printemps de 1835, une série de concerts à Liège, Bruxelles et Aachen. En 1835, la famille déménage à Paris. Cet évènement laissait présager un assaut vers de nouveaux publics mais aussi des leçons de piano avec Zimmermann et un cours d’harmonie et de contrepoint avec Reicha, le professeur de Berlioz, Liszt et Gounod. On lui refuse l’accès au conservatoire de Paris pour des raisons de nationalité et il doit attendre une année pour que son père lui obtienne le certificat de naturalisation. Il y est enfin admis le 4 octobre 1837 avec pour professeurs, Zimmermann pour le piano et Leborne pour le contrepoint. Il y remporta encore les premiers prix de piano (1838) et de contrepoint (1839 et 1840). Une année dans la classe d’orgue de Benoist ne produira qu’un second prix (1841). Il a été retiré du conservatoire, sur ordre de son père, le 22 avril 1842 sans avoir la chance de participer au Prix de Rome, et ce afin qu’il puisse se consacrer à une carrière de virtuose. La famille retourne vivre en Belgique. Durant cette période, il se consacre à la composition. Il publie ses Trios, Op. 1 en 1843 et commence la rédaction de son oratorio biblique Ruth. Après un séjour deux ans en Belgique où son père ne trouva pas les avantages recherchés, la famille revient, en 1844, à Paris. La carrière de Franck, comme virtuose, est en déclin et la pauvre réaction à la première représentation de son oratorio Ruth (4 janvier 1846) contribue à la détérioration de ses relations avec son père déçu. Peu après, il quitte la résidence familiale. Pour subvenir à ses besoins, en plus de recruter de nouveaux élèves, il enseigne dans différentes écoles publiques et institutions religieuses et obtient le poste d’organiste à la petite église Notre-Dame-de-Lorette. Franck passe la majorité de son temps à la maison de sa fiancée, Félicité Saillot Desmousseaux, une artiste dramatique qu’il épouse, le 22 février 1848 et ce, malgré l’opposition de son père. Durant ce temps, Franck compose un poème symphonique « Ce qu’on entend sur la montagne » et travaille sur un opéra qui demeurera inachevé « Le valet de la ferme ». À part ces deux oeuvres, aucun autre ouvrage de quelque importance ne sera produit pour la période allant de 1848 à 1858. En 1853, il devient organiste à l’église Saint-Jean-Saint-François du Marais qui possède un orgue Cavaillé-Coll. Frank est rattaché à cette firme en tant que « représentant artistique ». Ayant été inspiré par le jeu de Lemmens, il est probablement déterminé à perfectionner sa technique, principalement à la pédale, et à développer ses techniques d’improvisation. Une nouvelle ère dans la carrière de Franck débute, début 1858, lorsqu’il devient, suite à un concours où se présentèrent plusieurs compétiteurs, l’organiste de la nouvelle basilique Sainte-Clothilde où il inaugure, le 19 décembre 1859, l’un des plus beaux instruments produits par Cavaillé-Coll. Il en restera le titulaire jusqu’à sa mort. Bien qu’il souhaite une musique de qualité pour les services religieux, ses extemporisations d’après-service devinrent rapidement une attraction publique. De cette époque datent les « Six pièces pour orgue » mais elles n’eurent pas de suite si ce n’est qu’un certain nombre de petites pièces pour orgue qui seront publiées de façon posthume. En 1871, à la surprise générale, il est nommé comme professeur d’orgue au Conservatoire de Paris en remplacement de Benoist. Pour obtenir ce poste, il doit devenir citoyen français. Il prend officiellement possession de sa classe, le 1er février 1872. C’est durant cette année 1872, qu’il complète la première version de l’oratorio « Rédemption » lequel fut un échec lamentable lors de la première représentation dû une exécution pitoyable. Franck remodela l’oeuvre, suite aux persuasions de Duparc et d’Indy, pour en faire une deuxième version qui elle sera acclamée. La période allant de 1874 jusqu’à sa mort marque une période intense de créativité: oratorios, oeuvres pour piano, quatuor pour cordes, sonate pour violon, ballet, poèmes et variations symphoniques, pièces pour orgue, etc. En 1885, il reçoit la croix de la Légion d’honneur et un an après, en 1886, il devient président la Société Nationale de Musique. À l’automne 1890, il est victime d’une grippe qui, mal soignée, tourne à la pleurésie. Il meurt le 8 novembre 1890. Il eut droit à des funérailles modestes. Aucune délégation officielle du Ministère ou de l’Administration des Beaux-Arts ne fut représentée alors que le Conservatoire le fut par Delibes. Parmi ceux présents aux funérailles, on remarquait Fauré, Bruneau, Widor, Lalo, Duparc, d’Indy, Chausson, Lekeu, Vierne, Dukas, Guilmant ainsi que celui qui livra l’oraison funèbre, Chabrier.