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« Inflammatus et Accensus ».
ROSSINI
1792-1868
Gioacchino Rossini, dès sa naissance, est bercé dans la musique grâce à ses parents musiciens. Il fait preuve d’une grande précocité, tant pour jouer que pour composer. Très jeune, il compose des sonates puis un opéra, Demetrio e Polibio, ce qui convaincra ses parents de lui donner une formation musicale au Conservatoire de Bologne, où il étudie, entre autres, Mozart et Haydn.
Alors qu’il n’a que 18 ans, son opéra La Cambiale di Matrimonio est donné à Venise et fait grande impression. Mais c’est surtout à 21 ans que Rossini connaît la gloire avec Tancrède à Venise, puis avec L’Italienne à Alger et à Paris peu de temps après. Dès lors, appelé à Naples, il bénéficie des services d’une troupe de chanteurs renommée. En 1822, il épouse une des chanteuses : Isabel Colbran.
Entre 1813 et 1823, Rossini voyage à l’intérieur des terres romaines et, parce qu’il continue à écrire avec une surprenante facilité, accepte toutes les offres qu’on lui propose. Stendhal le nomme ainsi : « Le Napoléon de la musique ». Preuve en est : au fil des années, Rossini multiplie les opéras : Elisabeth, reine d’Angleterre en 1815, Othello et Le Barbier de Séville en 1816. Ce dernier, un chef-d’oeuvre composé en seulement treize jours, connaît toutefois un échec retentissant lors de sa première représentation à Rome, qui sera démenti par la gloire dès la deuxième. En 1817, Rossini compose Cendrillon et La Pie voleuse. Suivent, en 1818, Moïse puis en 1819, La Donna Del Lago.
Rossini part ensuite pour Vienne puis Londres et Paris, où il est nommé directeur du Théâtre Italien. Il multiplie les opéras avec Le Siège de Corinthe en 1826, Moïse (version remaniée de 1827), Le Comte Ory en 1828, puis l’opéra historique Guillaume Tell en 1829.
C’est alors que Rossini décide à partir de cette date de se retirer des scènes lyriques, mais personne ne comprend les raisons de ce silence. Saint-Saëns, entre autres, affirmera que « Rossini s’est tu parce qu’il n’avait plus rien à dire ». Mais, à dire vrai, Rossini ne trouve plus de public à ses opéras – un public désintéressé désormais par l’opéra classique, au profit de l’opéra romantique et de ses figures de proue : Verdi, Wagner et Meyerbeer.
Rossini l’a bien compris, sa musique est dépassée. Fuyant la France, il retourne s’installer à Bologne, où il accepte la direction du Liceo Musicale. Il y compose quelques pièces religieuses, dont le magnifique Stabat Mater, exécuté à Bologne pour la première fois le 13 mars 1842, sous la direction de Donizetti. Les honneurs pleuvent sur Rossini, alors malade.
En août 1848, il épouse Olympe Pélissier. Bologne est alors occupée par les Autrichiens et les conséquences de cette situation sur sa vie l’incitent à fuir la ville et à regagner Florence. Mais ni les titres honorifiques, ni l’affection de ses amis, ni les soins prodigués pour calmer son hypocondrie ne permettent à Rossini de se rétablir. Il rentre à Paris en 1855, où il rencontre la nouvelle génération de compositeurs (Verdi, Gounod, Wagner), de chanteurs (Grisi, Patti, les soeurs Marchisio), d’artistes peintres (Delacroix, Doré) et d’écrivains (Dumas père, Berryer).
Il compose la Petite Messe solennelle pour choeur, quatre solistes, deux pianos et un harmonium, créée le 14 mars 1864 et orchestrée deux ans plus tard. Durant l’année 1867 verront le jour des petites pièces de circonstance et autres péchés de vieillesse. Rossini meurt dans sa villa de Passy le 13 novembre 1868.